Je viens de m'acheter le livre d'Eric Jager intitulé "le dernier duel":
4ème de couverture
En cette matinée glacée du 29 décembre 1386, la foule afflue vers le monastère parisien de Saint-Martin-des-Champs. Autour du champ clos, les curieux se pressent, attendant le roi Charles VI et, surtout, les deux hommes qui vont se battre à mort ce jour-là : Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, seigneurs normands, ont résolu de porter devant Dieu leur querelle. Celui qui tuera l'autre verra sa cause reconnue et son honneur lavé ; le vaincu, lui, sera réputé menteur à la face de Dieu et des hommes, et son corps pendu à Montfaucon.
Voilà des années que l'inimitié a grandi entre Carrouges et Le Gris, attisée par des rancunes et des rivalités. Mais la haine atteint son comble quand l'épouse de Carrouges, la belle Marguerite, accuse Le Gris de l'avoir violée : profitant de l'absence de son mari, celui-ci, dit-elle, s'est introduit dans le château des Carrouges où il a abusé d'elle. Aucune cour n'ayant pu régler le différend, le Parlement de Paris a tranché en faveur du duel judiciaire - une issue sanglante qui sera la dernière de son espèce en France, et que maints contes, maints récits évoqueront des siècles durant. Cette histoire, Eric Jager la raconte à la manière d'un roman policier, s'appuyant sur les sources et les témoignages qui nous sont parvenus pour ressusciter un pan entier du Moyen Âge.
Professeur à l'université de Californie, Eric Jager est spécialiste de littérature médiévale. Le Dernier Duel a été traduit dans plusieurs langues et les droits cinématographiques en ont été achetés par Martin Scorsese.
Revue de presseMarc Riglet - Lire, mars 2010
Us et coutumes au Moyen Age : le récit du dernier fait divers judiciaire...
Nous voici donc plongés en plein Moyen Age, invités, par un historien américain qui sait écrire, à goûter le récit d'un fait divers qui nous instruit plaisamment sur la société du temps...
L'histoire de son dernier usage est, en tout cas, assez rondement menée pour captiver le lecteur et celle d'un Martin Scorsese qui projette d'en faire un film.
Jean-Dominique Merchet - Libération du 25 février 2010
Les longues trompettes sonnaient, puis le combat à l'épée à deux mains et à la lance s'engageait sous le regard inquiet de quelques duchesses à coiffe. Ce que nous apprend d'abord le livre d'Eric Jager, c'est qu'il ne s'agissait pas de fiction, même revue et corrigée par Hollywood. Les choses se passaient ainsi, le plus légalement du monde. Au moins jusqu'au 29 décembre 1386, date du dernier duel judiciaire de l'histoire française. Tout dans ce récit est vrai : il ne s'agit pas d'un roman, même si l'auteur prend quelques libertés stylistiques avec le genre, trop pesant à ces yeux, de l'essai historique...
Le duel oppose deux hommes déjà âgés - ils ont 50 ans - mais rompus à la guerre. Ils revêtent la lourde armure et s'affrontent d'abord à cheval et à la lance. Puis le combat se poursuit à pied, à l'épée, à la hache et à la dague. Avis aux âmes sensibles : aucun détail n'est épargné au lecteur. L'un des deux hommes est tué. Lequel ? Tout le talent d'Eric Jager, qui enseigne la littérature médiévale à l'Université de Californie, est d'avoir maintenu le suspense jusqu'au bout. Nous le maintiendrons. Sachez seulement que Martin Scorsese a acheté les droits cinématographiques du livre. C'est en effet du grand spectacle - dont tous les faits sont soigneusement vérifiés par l'historien.
Mon AvisJ'ai terminé ce livre et je le recommande grandement.
J'ai appris de nombreuses choses sur la vie quotidienne fin XIVème et l'auteur m'a éclairé sur des questions que je me posais.
Les règles, le cérémonial, la procédure judiciaire et le combat en lui même, tout est conté de façon brillante et passionnante.
Concernant le dénouement de l'affaire, l'auteur s'oppose à la thèse populaire largement répandue de façon très convaincante.
Le principal reproche que j'ai à faire c'est le manque de recul dans la description, le récit, du crime en lui même. Eric Jager ne dispose d'aucun document autre que les déclarations de la victime, or je trouve qu'il prend trop de liberté sur cet épisode même s'il reconnait à la fin, "on ne saura jamais avec certitude ce qui est arrivé à la dame dans le chateau désert."